Modifier la configuration d’origine d’une cartographie d’un véhicule est une opération qui peut modifier plusieurs aspects de ce dernier. En effet, modifier la cartographie du moteur permet d’améliorer les performances du moteur (augmenter le couple et la puissance du moteur), de réduire la consommation de carburant, de convertir en éthanol E85, et de personnaliser l’auto. Mais plusieurs amateurs sont encore réticents de peur des éventuelles conséquences de la reprog.
Néanmoins, entre les mains d’un préparateur automobile expérimenté et avec une préparation complète, il n’y a aucun risque d’usure prématuré. D’ailleurs, en fonction de l’optimisation moteur effectuée, certaines pièces mécaniques pouvant impacter l’opération ont été modifiées ou changées. Sans oublier le passage sur le banc et l’essai routier à la fin.
Mais pour assurer de meilleurs résultats, voici quelques entretiens recommandés pour une voiture reprogrammée.
Tenir compte du temps de chauffe du moteur
Pour un meilleur rendement du moteur de performance, il est fortement recommandé de respecter le temps de chauffe pour une voiture reprogrammée. En fait, quand le moteur est en marche, la température de combustion peut aller au-delà de 1000 °C. Or, il est aussi confronté à divers frottements. Ainsi, il peut y avoir un risque de fusion. Pour éviter cela, il est important de contenir cette température.
Certes, à ce stade, le système de refroidissement va intervenir afin d’éviter la surchauffe. Mais avoir une bonne viscosité de l’huile moteur est important avant de jouer les vitesses. C’est une sorte de préparation moteur et celle-ci est différente pour chaque moteur, notamment les véhicules essence et diesel. D’autre part, les pièces reliées au moteur se dilatent. Elles nécessitent un moteur chaud pour que cette dilatation soit au top.
Dans ce cadre, il est préconisé de rouler lentement, progressivement, au démarrage jusqu’à au moins 8 km. L’idée est d’atteindre la valeur nominale des températures d’eau et d’huile dans le moteur auto. C’est dans les environs de 80 à 90 °C.
Attention aux temps d’arrêt du turbo !
La vitesse de la pression turbo est aussi accélérée quand la voiture est en marche. Et quand celle-ci s’arrête, laisser tourner le moteur au ralenti avant l’arrêt a toujours été de mise. Ce n’est qu’une question de quelques secondes. C’est notamment le cas d’un trajet habituel, c’est-à-dire que vous ne faites pas de longs trajets. C’est important pour éviter que la turbine ne tourne sans pression d’huile. Ce qui risquerait de l’endommager sur le long terme. En fait, il faut savoir que cette turbine ne s’arrête jamais complètement. D’ailleurs, c’est valable que ce soit pour une voiture reprogrammée ou non.
Sinon, si vous avez roulé sur un trajet assez long, cela signifie aussi que le moteur turbo a chauffé. De plus, il est fort probable que vous ayez joué avec le régime-moteur pour tester la voiture. En parallèle, la ligne d’échappement peut aussi atteindre une température d’environ 950°C. Dans ce cas, il est important de refroidir le dernier quelques minutes avant l’arrêt. Pour ce faire, il faut rouler en vitesse modérée tout en évitant l’accélération franche. Et à l’arrêt, il ne faut pas oublier de laisser le moteur tourner pendant quelques secondes.
Dans le cas où vous ne pourriez pas ralentir en trajet, il faut attendre 2 à 5 minutes lorsque le moteur tourne au ralenti. C’est le temps qu’il faudra pour que le turbo se refroidisse. Sans quoi, les lubrifiants sont aussi stoppés pendant que le turbo est encore surchauffé. De ce fait, l’huile dans ce dernier va y rester et peut se transformer en coke. À ce stade, il y a de fortes chances que les conduits de lubrification jusqu’au filtre à particule ou filtre à air soient obstrués.
À noter qu’après la modification du moteur pour optimiser les performances de la voiture, les marges de sécurité de la mécanique sont réduites. C’est-à-dire que les contraintes au niveau du turbo et du moteur sont élevées. Ces recommandations sont valables pour tout type de véhicule, mais elles sont encore plus importantes pour une voiture reprogrammée.
Avancer les entretiens
C’est le revers de la médaille. En fait, modifier les paramètres du véhicule pour augmenter la puissance d’origine et le couple moteur, bénéficier d’une baisse de la consommation n’est pas sans frais. En plus de devoir changer de carte grise pour être dans les règles lors du contrôle technique, la garantie constructeur et/ou concessionnaire n’est plus valable. Dans ce cas, il est préférable de ne pas attendre les délais que ce dernier a fixés pour chaque entretien. Voici une liste d’entretien à avancer :
- Pour la vidange, réduisez les intervalles de 30 à 50 % (soit de 15 000 à 21 000 km pour une vidange moteur et de 30 000 à 42 000 km pour une vidange de la boîte automatique).
- Pour l’huile moteur, il est préférable de remplacer son indice de viscosité. En effet, le délai préconisé est principalement pour une utilisation standard.
- Avancez également le changement de bougies. Donc, au lieu d’attendre les 60 000 km, il est recommandé de les changer entre 30 000 et 40 000 km. C’est généralement le cas d’un moteur essence.
- De même que pour une utilisation intensive, le filtre à carburant doit être changé régulièrement pour une voiture reprogrammée. En effet, il est possible que le seuil de colmatage de cette pièce soit réduit.
- L’efficacité des freins ne peut être confirmée après un passage au banc de puissance. Or, ces derniers sont généralement conçus pour une conduite standard. Il est donc important de s’assurer auprès d’un garagiste s’ils ne doivent pas être remplacés avant l’intervalle fixé par le constructeur et le concessionnaire.
Voiture reprogrammée au bio-éthanol
Rouler à l’éthanol avec une voiture reprogrammée serait différent que le moteur essence et diesel ? En principe, non. Les mêmes conseils s’appliquent aussi pour ceux qui ont opté pour l’installation de boîtier bioéthanol ou de boîtiers additionnels. Le plus important, c’est l’intervalle des vidanges.
Vous pouvez entendre qu’il est nécessaire qu’on roule au sans-plomb de temps en temps pour graisser les joints et ne pas les abîmer. Mais ce n’est qu’une légende. Vous pouvez choisir l’éthanol à 100 % pour faire une économie de carburant. Effectivement, c’est le moins cher pour le moment. Mais il faut également savoir que la modification du calculateur intervient aussi sur la conso en direct en réduisant la quantité de carburant. Toutefois, tout dépend de votre mode de conduite.
Ce qu’il faut retenir
Tous ces conseils pourraient prêter à confusion. En effet, ils peuvent amener à penser qu’une voiture reprogrammée risque d’être dysfonctionnelle plus rapidement que prévu. La vérité, c’est qu’il faut juste être très calé sur les entretiens. D’ailleurs, il est également possible d’appliquer ces conseils sur une voiture non-reprogrammée.
Mais il faut aussi vous assurer que le garage automobile est agréé, et que les préparateurs respectent toutes les étapes et disposent de chaque outil de diagnostic électronique automobile pour donner de la puissance (prise obd, valise, logiciel de qualité, etc.). D’ailleurs, il est conseillé de comparer avant de décider quoi que ce soit. Généralement, vous pouvez demander un devis gratuit auprès des prestataires.
Dans tous les cas, un check-up régulier dans un garage auto moto est préconisé pour s’assurer du bon fonctionnement du moteur. C’est le prix à payer pour un gain de puissance et une haute-performance du moteur de voiture.
Sinon, vous pouvez toujours restaurer l’agrément de conduite d’origine pour une revente, pour une question d’assurance ou d’homologation par exemple.
Il faut noter que ces conseils sont non-exhaustifs. C’est-à-dire que votre mécanicien peut aussi vous prescrire d’autres entretiens. En effet, ce sont des conseils génériques, mais tout dépend de chaque véhicule et de leur motorisation. Néanmoins, ils sont applicables pour toutes les marques et tous les modèles (utilitaires légers ou poids-lourds, moteur diesel ou essence, voiture d’occasion ou neuve, ancien modèle ou dernière génération, véhicule routier ou citadin, etc.).
